Quentin Meillassoux : Principes du signe creux

Gepubliceerd op 11 mrt. 2016

Conférence donnée par Quentin Meillassoux dans le cadre des Lundis de la philosophie ENS.

Il s’agira de prendre la défense d’un réalisme que l’on nomme “soustractif”. Selon ce réalisme, qui apparaît au XVIIè siècle, il est possible pour la pensée de saisir, par une opération sélective, ce qu’est le monde en l’absence de toute pensée. Le philosophe est alors supposé être capable de soustraire du donné ce qui est dû à la subjectivité, pour ne conserver que les propriétés intrinsèques de la chose extérieure: par exemple, à l’exclusion des qualités sensibles.
On tentera de réactiver, dans le champ contemporain, ce geste, longtemps déconsidéré. Pour ce faire, on procédera en deux temps: d’abord on repartira du doute cartésien, en tentant de le radicaliser, pour aboutir à une forme de cogito capable de nous donner un modèle actualisé d’enfermement solipsiste de la pensée. Puis, dans un deuxième temps, on travaillera à s’extirper de ce face-à-face du sujet avec lui-même, pour atteindre un réel indépendant de toute subjectivité. Cela en passera par deux concepts: celui d’une contingence absolutisée, et celui d’un signe dépourvu de sens, ou “signe creux”, au fondement possible d’une mathématisation du monde sans nous.

Normalien, Quentin Meillassoux est agrégé de philosophie, agrégé-répétiteur et directeur des études du département de philosophie de l’École normale supérieure. Il est membre du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine (CIEPFC).

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